[TU MARCHES DANS TA VILLE]
Tu marches dans ta ville le soir un peu comme un intrus qui se trompe de porte et d’air.
Tu rentres les épaules pour ne pas subir la beauté qui t’afflige.
Parfois, il te semble que vivre est au-dessus de tes forces.
Mais la grande tendresse balaie et tu ne peux échapper
Aux secousses du cœur qui s’épanche
Pour te donner étai.
On ne sait presque rien de l’été qui s’enfuit ni de l’âge que prennent les choses.
Qu’est l’oiseau pour la rose qu’il frôle ?
Qu’avons-nous caché qui ne soit prescrit ou oublié ?
Dans l’avancée du temps, nous ne laisserons aucune demeure ni même des courses folles un papier.
L’espace d’une buée ou d’une poussière de tulle, nous aurons pu rêver à l’envers d’un rêve.
Philippe Leuckx, Poèmes du chagrin, éditions Le Coudrier, 2020, pp. 18-19. Avant-lire de Jean-Michel Aubevert.

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