[ÉTREINTE PAR UN SIGNE]
Étreinte par un signe,
avec la tour devenue livre, et la vallée devenue liane, avec la rumeur des tourments, le signe du secret gravé en pointillé dans le sable d’attente, elle passait par le rêve, le jeu de leur évolution, avec le sang des cathédrales, avec la plaine en colline, et le moteur devenu fronde, fougère du sérail, cahotant de reprise, avec un ciel de migraine, et ce recul des attentes, elle dansait le possible, la mue fréquente de leur monde, elle rêvait par sa danse le timbre du moment,
avec le lieu devenu vide, et la vallée encore vallée, elle dansait les orbites, la crèche sans retour d’un rythme de spirale,
elle était lionne, moteur à vif, prière de rails, voile d’un tissu décomposé, elle était bond, saut de la ligne, cheval d’attribut affublé de valises, quai d’ombre, poutre de seuil devenue rat, sirène d’avenir, regard baissé par la peur de déplaire, désir passé au crible des banquettes, des rebonds de combat, elle voyait par sa danse le jeu d’évolution que les rêves des autres portaient comme une offrande.
Mikaël Hautchamp, Le Vol des oiseaux filles, 31, Cheyne éditeur, Collection Verte, 2019, pp. 48-49. Prix Max Jacob 2020.
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