[À PART ELLE] à part elle ce matin le lac est une flaque de mercure le ciel ricoche en surface le regard fixe l’impact et ne traverse pas elle dit que son travail de vivre est de bouger les immobiles elle dit de déplacer la pierre elle ne sait pas comment dans l’apparence tout semble simple on dirait que le mouvement lui appartient presque qu’il est naturel qu’aucun effort à être ne paraît que la parole coule comme respire qu’il n’y a rien qui pétrifie ni aura pétrifié ce qui n’empêche pas la mémoire elle se souvient la buée sur la vitre le lent voyage à ne pas oser effacer la petite couche grise et froide devant les yeux qui bloque le paysage à ne pas faire le geste et se laisser conduire dans l’effroi de n’y rien voir et de n’y rien pouvoir la voix nouée en fond de gorge de ne pas répondre à la question de ne pas oser la parole et |
FRÉDÉRIQUE DE CARVALHO ■ Frédérique de Carvalho sur Terres de femmes▼ → barque pierre (lecture d'AP) ■ Voir aussi ▼ → (sur le site des éditions Isabelle Sauvage) la page de l'éditeur sur Barque pierre → (sur Terre à ciel) un entretien de Frédérique de Carvalho avec Roselyne Sibille |
Retour au répertoire du numéro de juillet 2020
Retour à l’ index des auteurs
Commentaires
Vous pouvez suivre cette conversation en vous abonnant au flux des commentaires de cette note.