[LAISSE LA NUIT S’ÉCLAIRER SOUS TES YEUX]
Laisse la nuit s’éclairer sous tes yeux
Comme d’autres marins nagent
En souvenir de toi
Laisse tes mains clore le fruit
Qui pèse sur tes paupières
C’est une pêche d’apaisement
Comme on baise un visage
Dans l’ombre
Je t’ai attendu longtemps
Comme au seuil d’un autre
Seuil
Ouvert sur les parterres
Parfois la pluie venait
Me batailler les veines
Parfois le cœur
Que je n’avais plus
Revenait se poser
Coulant d’un amour fou
Tu regardes le soir s’éblouir de lune
Tu vas ton chemin
Dans la toison sourde des blés
Philippe Leuckx, « Rues », XVI, XVII, XVIII, Doigts tachés d’ombre, éditions du Cygne, Collection « Le Chant du Cygne », 2020, pp. 22-24.

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