Claude Garache, gravure de l'édition originale de Edmond Jabès, Désir d’un commencement, Angoisse d’une seule fin, Fata Morgana, 1991. Source [DANS LE MIROIR DE MA SALLE DE BAIN] Dans le miroir de ma salle de bain, je vis apparaître un visage qui aurait pu être le mien mais dont il me semblait découvrir, pour la première fois, les traits. Visage d’un autre et, cependant, si familier. Groupant mes souvenirs, je retrouvais, à travers lui, l’homme avec lequel on me confond mais dont je suis seul à savoir que, de tout temps, il fut, pour moi, un étranger. Brusquement, le visage disparut et le miroir, ayant perdu sa raison d’être, ne refléta plus que le pan de mur, lisse et blanc, qui lui faisait face. Page de verre et page de pierre, dialoguant entre elles, solitaires et complices. |
EDMOND JABÈS Source ■ Edmond Jabès sur Terres de femmes ▼ → La jeune fille qui marche (un poème extrait de Je bâtis ma demeure) → La soif de la mer (autre poème extrait de Je bâtis ma demeure) ■ Voir | écouter aussi ▼ → (sur YouTube) Au seuil du livre d'Edmond Jabès, dit par Michel Bouquet et Roger Blin |
Retour au répertoire du numéro d’avril 2020
Retour à l’ index des auteurs
Commentaires
Vous pouvez suivre cette conversation en vous abonnant au flux des commentaires de cette note.