COMME DES FRÈRES
(extraits)
Cela fait longtemps qu’on s’est préparés, et pourtant on s’aperçoit que non, on n’est pas prêts, on ne l’a jamais été et on ne le sera jamais.
Pour cela, il n’y a pas de préparation, juste son courage et son imagination, et ceci qu’on est plusieurs et qu’on se tient par les bras, comme des frères.
Et puis ceci que, depuis toujours, on vit dans la proximité du mystère, sa possibilité. Nous savons chacun ce que nous devons à notre enfance. Et chacun nous savons ce que nous devons faire en pareille circonstance.
Ce que nous ne savons pas en revanche, c’est si nous en serons capables, quel sera le degré de notre effroi ou de notre perplexité.
Voilà pourquoi le courage, la fraternité et l’imagination sont nos seules vraies armes et le bel été qui nous couve et nous regarde.
[…]
On se bat peut-être là-bas près des maraîchers dans le pli étroit de la rivière.
On se bat, peut-être on meurt. On se confronte à de l’imminence. On sait que c’est là et là seul que quelque chose de nouveau pour nous, avec nous, commence,
On se bat, peut-être on a peur, mais quelque chose en nous dit oui et véritablement commence, a déjà commencé.
Jean Marc Sourdillon, Comme des frères (extraits) in Osiris 89, Contemporary Poetry | Poésie contemporaine, Greenfield, Massachusetts (USA), December 2019, pp. 39 & 41.
|
Commentaires
Vous pouvez suivre cette conversation en vous abonnant au flux des commentaires de cette note.