RUE NATALE
(extrait)
À Benjamin Franklin,
qui a donné son nom à ma rue natale
Dans ma rue natale
de vieux rêves chuchotent
quand je passe
Une voix lointaine
récite lentement le futur
et l’imparfait de l’indicatif
Une joie enrouée
m’accompagne
Je marche toujours trop vite
dans ma rue natale
pour répondre à ces adresses
qui savent mon nom
toujours trop vite
devant ces balbutiements
ces pas trop petits
pour mon impatience
Mes questions insolentes
n’obtiennent pas souvent
des réponses satisfaisantes
dans ma rue natale
Je retiens les meilleures
et les emporte vite
entre mes doigts serrés
Marie-Ange Sebasti, Rue natale [le fil de l’eau, Le Pont du Change éditeur, 2018] in La Caravane de l’orage, Jacques André éditeur, collection Poésie XXI n° 54, 2019, pp. 50-53.

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