[UNE PETITE BALADE DANS L’IMPOSSIBLE…]
(Une petite balade dans l’impossible, une petite ballade de l’impossible.)
***
Tout existe ici.
En pure perte, nous ne savons pas.
L’énergie qui ne va vers rien,
la femme qui rêve à son mari mort,
la jeune fille qui aime en vain,
l’ami à la parole duquel notre amitié ne suffira jamais,
tout cet appel qui tournoie je l’entends,
je l’imagine voler au loin,
nourrir et flétrir les feuilles des arbres,
se disperser dans le ciel,
frapper la tempe d’un inconnu qui grimace sans savoir pourquoi.
L’air est plein de nos expansions,
Il n’y a pas de vide, pas de vide, il n’y a que l’invisible plein.
***
elle a pas voulu
il a pu voulu
paraît pas prêts ?
***
Je suis assise au bord de la piscine. Je vois ton corps illustré émerger de l’eau, je remarque le bonheur de ton corps, il me fait presque peur. Je pense sauter, je pense nager, je pense te rejoindre, je pense me retourner et laisser ma poitrine se gonfler, parader à la surface. Je pense à toi, déjà. Je me tiens sur le bord du désir. Et voilà qu’il n’est plus temps de sauter. C’est l’apnée du souvenir.
Aime-moi laisse-moi
te donner quelque chose
laisse, fais, donne, aime
me laisser quelque chose
laisse-moi quelque chose
à donner, laisse faire fais
aimer quelque chose fais
don, du don de quelque chose
***
elle l’a fait valser
il l’a atomisée
c’est l’amour
faut qu’ça pulse
***
(Une petite balade dans l’impossible, une petite ballade de l’impossible.)
Marie Fabre, Love Zibaldone et autres poèmes de l’Amerego, éditions L’arachnoïde, 2019, pp. 52-54.
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