MAI | LA RONDE
(extrait)
Plan serré, si près du sol,
humus. Nous noués.
frais, ce qui vient nous étreint,
ici près du jour, en mai.
Je te vois : tu ne bouges pas.
Vivant, singulière mesure de quelques coudées,
le bois te réserve ici l’ombre légère.
J’invente
un signe de fleur, je te reconnais.
(Ailleurs le pas a cédé.)
Je m’approche et cogne, porte invisible,
« entrez », tu invites au songe écarquillé.
Mes pas connaissent la ronde. Ici, je saigne,
ici épines enfoncées, les ronces au même pas.
Je t’effleure. Lorsque je danse autour de toi,
tu deviens un nom – tu es
l’écorce et la sève.
Isabelle Lévesque, « Mai, La Ronde », in Chemin des centaurées, éditions L’herbe qui tremble, 2019, page 56. Peintures de Fabrice Rebeyrolle.

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