[JAMAIS D’ABORD, NI CONTRE] Jamais d’abord, ni contre, la densité d’un corps et le geste qui efface. Qui tient au poids du silence. Tout ce dont la langue fut coupée. Tout ce qui se putréfie d’être tu. Écrire. Peu. Donner un nom à ce qui échappe : le trop intime, le monstrueux. Écrire avec la retenue des forêts. Sans souffrance inutile pour les arbres manquants. En dessous des épaules démarrent les brumes. Coagule le sang. Rien ne s’ouvre qui permette l’avant. À mon poignet un autre mutisme. Ça ne finit pas, non, ça ne finit pas. (Ne pouvoir écrire, seconde mort) Douleur dédouble chaque minute casse en deux chaque sourire ou bourgeon enivré de printemps Nul arbre où grimper (cabane où s’abriter) nulle pluie où tomber ni moineau vers le sud pour s’envoler Dehors le soleil (cet insouciant) continue de tourner Ne prononcez pas ces mots. La seconde mort. |
ISABELLE ALENTOUR [PELLEGRINI] ■ Isabelle Alentour sur Terres de femmes ▼ → [Lac étal comme un épuisement] (extrait de Je t’écris fenêtres ouvertes) → [Heures douces d’un après-midi d’été] (extrait de Louise) → Louise (lecture d’AP) → Makapansgat (lecture de Philippe Leuckx) → [Je me sens vieillir] (extrait de Makapansgat) → (dans l’anthologie poétique Terres de femmes) [Pour ne pas perdre la pluie] (poème inédit, 2013) ■ Voir aussi ▼ → (sur le site des éditions iXe) la fiche de l’éditeur sur Ainsi ne tombe pas la nuit d’Isabelle Alentour → (sur Terre à ciel) une page sur Isabelle Alentour [+ mini-entretien avec Roselyne Sibille] → (sur Ce Qui Reste) une page sur Isabelle Alentour |
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