ANITA PITTONI Née à Trieste le 6 avril 1901, Anita Pittoni est la fille de Francesco Tosoni Pittoni (1876-1917), ingénieur, et d’Angela Marcolin Bosco (1880-1940), couturière brodeuse. Anita Pittoni grandit au sein des milieux artistiques de sa ville natale et se passionne très tôt pour l’art textile, tant dans le domaine de la mode que dans celui de l’ameublement. Après avoir créé son propre atelier de stylisme, Anita Pittoni confectionne vêtements et accessoires, tissus d’ameublement, tapisseries et tapis, faisant usage d’une grande variété de matériaux, simples ou précieux, qu’elle prend plaisir à assembler. Elle privilégie des produits naturels comme le chanvre ou le lin, mais aussi des fibres synthétiques (notamment la rayonne), ou des fibres d’origine végétale (tel le genêt). Les techniques qu’elle a acquises auprès de sa mère et sur les bancs d’école se conjuguent à un talent artistique personnel et original qu’elle bonifie grâce aux nombreuses personnalités de l’avant-garde artistique qu'elle côtoie. À Trieste tout d’abord, puis à Milan, et enfin dans toute la péninsule italienne. On lui doit, entre autres créations, celle des costumes de l’adaptation italienne (sous le titre La veglia dei lestofanti) de L’Opéra de quat’sous de Bertolt Brecht (Milan, 1930, mise en scène d’Anton Giulio Bragaglia) ; ainsi que les tissus et panneaux d’ameublement du paquebot transatlantique Conte di Savoia… Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, délaissant sa première passion, Anita Pittoni se lance dans l’édition. En 1949, elle fonde avec Giani Stuparich (son futur époux) la maison d’édition Lo Zibaldone. « Rédigé comme un manifeste littéraire », le programme éditorial du Zibaldone se fixe pour objectif de délimiter « les contours complexes de Trieste et de sa région » par la production (dans une collection au format à la fois léger et maniable) d’œuvres originales et universelles qui, grâce à la diversité des sujets abordés, puissent dresser « un tableau objectif de la physionomie de la contrée julienne, si peu et si mal connue », et être ainsi « un fidèle miroir de Trieste, porte de l’Italie ouverte à l’Europe ». Parmi ses auteurs les plus connus du grand public figurent notamment Umberto Saba, Benedetto Croce, Virgilio Giotti, Giani Stuparich, Italo Svevo et Tullio Kezich… Anita Pittoni mettra fin au cours des années 1970 à cette aventure littéraire ardemment menée. ■ Anita Pittoni sur Terres de femmes ▼ → Noël 1944 | Anita Pittoni, Journal 1944-1945 ■ Voir aussi ▼ → Samuel Brussell, Alphabet triestin (lecture d’AP) |
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