[LE FLEUVE S’ENTEND AU LOIN] le fleuve s’entend au loin Nous respirons ensemble un grand feu nous soulève embrase les odeurs, le grain de la peau la douceur des cheveux son haleine cette fois j’inventais les souvenirs j’aspirais à grands poumons qui a disparu ? qui était là juste avant je ne sens plus rien pas une respiration J’écoute seulement la rumeur un flottement au-dessus ville remplie d’arbres et d’allées toutes les ombres sont effacées je ne reconnais rien au milieu je refais le même rêve un autre temps se décline que nous devons descendre ou traverser à nouveau au bout du couloir des formes humaines des portes nous descendons trop vite notre vie presque à reculons d’un claquement tombe doigts, pensées, muscles noués bouche et yeux nettoie par terre les sacs éclatés se perd un peu de sang renversé ( balayé ) morceaux de kleenex ont déjà servi plusieurs fois ramollis effilochés en bouillie ces jours-là on les reprend au début sortis des poches des sacs écrasés sous les talons Petite passerelle entre nous et ces mots sur un mur Collés en pleine nuit |
FABIENNE COURTADE Source ■ Fabienne Courtade sur Terres de femmes ▼ → Table des bouchers, poésie (lecture d'AP) → suffoquer prendre cette douleur (extrait de Table des bouchers) → Rien ne nous précède (extrait de Ciel inversé) → 19 août 2004 | Fabienne Courtade, le cœur bat très vite → (dans l’anthologie poétique Terres de femmes) poème inédit [sans titre] |
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