« massive en marbre noir : un corps de femme, couché, lové ; une éloquence d’os, de coquillage » Henry Moore (1898–1986), Reclining Figure, 1939 Lead on oak base 150 x 280 x 100 mm Tate Modern, London © The Henry Moore Foundation Source POSITIONS OF THE BODY, VI Wanting not only stillness of hills, but intercession—as by new grass on the hills—with the silence towering over the hills, Moore sculpts a massive figure in black marble: a woman’s body, reclining, curved; eloquent as bone, shell, stones worn beyond contradiction. * You stopped by the roadside, hills lying in middle distance, few houses. Only the green reaches of vineyard intervening seemed manageable ; that is, human—a matter of scale; the silence was huge, so that only the hills (which were huge, also) could rest. Cézanne, leaning to his canvas, would have mastered that view, you thought: the blues and greens and ochres of proximity and distance; that tenuous position in the dance, not of the drawing together of unlike, like bodies, but of the holding apart of the body and terrain; you were held so still, you thought that you might become those hills, or must have been borne by hills, or maybe your body had been a maquette for the hills. Carol Snow, “Positions of the Body”, VI, Artist and Model, New York: The Atlantic Monthly Press, 1989 National Poetry Series, selected by Robert Hass, New York, 1990, pp. 10-11. POSITIONS DU CORPS, VI Voulant non seulement l’immobilité des collines mais une médiation — comme un regain sur les collines — mur de silence au-dessus des collines, Moore sculpte une figure massive en marbre noir : un corps de femme, couché, lové ; une éloquence d’os, de coquillage, de pierres portées par-delà la contradiction. * Tu t’es arrêtée au bord de la route, étalement de collines à mi-distance, quelques maisons. Seules les vertes étendues du vignoble dans l’entre-deux semblaient accessibles, c’est-à-dire humaines — question d’échelle ; silence imposant, tel que seules les collines (également imposantes) pouvaient reposer. Cézanne, penché sur sa toile, aurait maîtrisé cette vue, pensas-tu : les bleus et les verts et les ocres du proche et du lointain, cette posture précaire de la danse, non la réunion des corps dissemblables, des semblables, mais le maintien séparé du corps et du sol ; tu étais tellement saisie, tu pensais que tu pourrais devenir ces collines, ou bien être née de ces collines ou bien ton corps avait été une maquette pour ces collines. Carol Snow, « Positions du corps », VI, Artiste et Modèle, édition non bilingue, Éditions Unes, 2019, pp. 16-17. Traduit de l’anglais (États-Unis) par Maïtreyi et Nicolas Pesquès. |
CAROL SNOW Source ■ Voir aussi ▼ → (sur Poets.org) une notice bio-bibliographique (en anglais) sur Carol Snow |
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