NOVEMBRE
Novembre ancien, orient de terre : on meurt tous les soirs ; on meurt de tous les couchants, après avoir rageusement brandi, reliquat, un regard fauve. Dans le désespoir de l’achevé, on part vers un très vague néant.
On avance, des vaisseaux aiguisés dans le dos. On se donne en pâture. On est incertain. Pourtant, un certain oiseau s’est fiché dans mon œil droit, me nommant dans son éclaboussure.
Dernière poésie avant le rivage… Tendu, un flamant rose accompagne la vision.
J’allais, clinquante, claquante. Maintenant le silence est l’allié.
Matin africain : la ville appartient aux chiens, en d’arrières faubourgs, en d’arrières banlieuse. Instant tondu.
Soir africain : la rue appartient à la foule comme la foule appartient à la rue.
L’Atlas, c’est le sang du monde, veines ouvertes. Chaque soir, le monde y éteint son regard.
Claire Massart, Le Calendrier oublié in L’Aveu des nuits suivi du Calendrier oublié, Éditions des Vanneaux, Collection L’Ombellie, Bordeaux, 2017, page 71.

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