[LE SOIR]
Le soir
le ciel fait son nid d’éteules et notre faim s’invente des sentiers au cœur pour rien — à peine un chemin ou une averse
Il va falloir coudre les jours à l’été — recourir à ces petites joies bien familières, comme des trésors cachés sous les pierres
Ne rien présumer de la chaleur ni de cette halte presque réjouissante quand le jour grimpe un peu trop et que le cœur n’en peut mais
On se consolera sous les arbres
On ravira au ciel un soupçon de bleu à loger dans l’œil de l’étrange
On vivra
[…]
Soudain, une colline, des crêtes et le regard souffle toute méprise. Tu as bien vu cet arbre de solitude, vrillant le ciel d’aiguilles vertes qui te cinglent. Tu reviendras là, des mots en poches. Un peu de chagrin nomade. Au cœur.
Loin, un berger pousse un vent mousseux.
Plus près, la main tremble.
Philippe Leuckx, « II, Langue douce de l’errance » in Ce long sillage du cœur, éditions La tête à l’envers, 58330 Crux-la-Ville, 2018, pp. 44-45-47. Préface de Françoise Lefèvre.
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