[IL VOLTO AVVOLTO DALLE FIAMME S’ABBRUNA]
Il volto avvolto dalle fiamme s’abbruna come carta nel camino che il fuoco prende del suo moto verticale rosso sangue per le pietre. Arde puro d’una estrema bellezza senza versare lacrime e come illeso, per un istante, nell’enigma della vista, poi il calore lo morde agli occhi nella calda notte e trema al crepitio della cenere l’osso dell’immagine.
Vederti è bruciare di quel fuoco che incendia l’aria tutt’attorno alla luce dei tuoi occhi, cristalli rubati ai diamanti africani. Le mani vorrebbero toccare, ma la luce si ritrae impalpabile. Sfiorano l’aria che imbeve di te ogni soffio. Che parola sospesa è la luce. Nel volto sono febbre che ghiaccia verso un sud cui mi chiami.
[...]
Guardo il cielo, le nubi correre veloci, radere le cime. Bianche sui rami ritti, più scure all’orizzonte, ma d’un blu cobalto da cui filtrano raggi malati di sole. Così le mie parole su te che ora sei d’erba e chiami ogni libellula a raccolta. Viva morte del verde, cuore sferzato dal vento. L’albero che non sono ti dorme accanto.
Fabio Scotto, “L’oro del giorno” in La nudità del vestito, Nuova Editrice Magenta, Varese, 2017, pp. 30-31-35.
[ENVELOPPÉ PAR LES FLAMMES LE VISAGE BRUNIT]
Enveloppé par les flammes le visage brunit tel le papier dans la cheminée que le feu prend en son embrasement vertical, rouge sang pour les pierres. Il brûle d’une absolue beauté sans verser de larmes, pur et comme indemne, un instant, dans l’énigme de la vue, puis la chaleur le mord aux yeux incendiant la nuit et à la crépitation des cendres répond tremblant l’os de l’image.
Te voir c’est brûler de ce feu qui incendie l’air entier autour de tes yeux, cristaux dérobés aux diamants africains. Les mains voudraient toucher, mais la lumière se rétracte impalpable. Elles effleurent l’air, imprégnant de toi chaque souffle. Quel mot suspendu, la lumière. Sur le visage je suis cette fièvre qui gèle vers un Sud d’où tu m’appelles.
[...]
Je regarde le ciel, les nuages qui courent, rapides, rasant les cimes. Leur blancheur sur les hautes branches, leur plus de noirceur à l’horizon mais teintée d’un bleu cobalt d’où filtrent les rayons malades du soleil. Ainsi mes mots sur toi qui maintenant es devenue herbe et convies chaque libellule. Mort vivante du vert, cœur fouetté par le vent. L’arbre que je ne suis pas dort à tes côtés.
Traduction inédite de Sylvie Fabre G.
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