[MI SI CHIUDONO LE NOTTI]
Mi si chiudono
le notti dentro
il palmo,
ti tocco
e sei d’inchiostro.
Troppe cose gia dette,
troppo già respirato,
nel palmo
solo una pietra risputata,
piccolo come
una mandorla
(il dolce è troppo
nascosto e troppo
duro il guscio).
Contami tra le mandorle.1
La lingua vola ovunque, rotola,
gettala via, gettala via,
e cosí la riavrai2 :
sarà un frullare d’orecchio,
un’ala che s’apre a misurare il cielo.
[LES NUITS SE FERMENT]
Les nuits se ferment
dans ma
paume,
je te touche
et tu es d’encre.
Trop de choses déjà dites,
déjà trop respiré,
dans la paume
rien qu’une pierre recrachée,
petite comme
une amande
(le doux est trop
caché et trop
dure la coquille).
Compte-moi parmi les amandes.
La langue vole un peu partout, roule,
jette-la, jette-la
ainsi tu l’auras à nouveau :
ce sera un battement d’oreille,
une aile qui s’ouvre pour mesurer le ciel.
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1. Zähle mich zu den Mandeln
2. wirf sie weg, wirf sie weg,|dann hast du sie wieder
Elisa Biagini, « Donner de l’eau à la plante du rêve (dialogue avec Paul Celan) », Depuis une fissure (Da una crepa, Giulio Einaudi editore, Collezione di poesia 421, 2014, pp. 11-13), édition bilingue, éditions Cadastre8zéro, Collection Donc dirigée par Bernard Noël, 80000 Amiens, 2017, pp. 18-23. Traduit de l’italien par Roland Ladrière.
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