 Ph. Isabelle Lévesque
in La Grande Année, page 61.
L’ORIGINE DE L’ÉCRITURE
Tu as fermé les yeux avant d’écrire,
tu crois trouver le mot qui se dérobe
en toi comme s’il pouvait apparaître,
à lui seul attirant les autres, sur l’écran
des paupières, jamais elles ne sont opaques,
elles s’écartent d’elles-mêmes, et sur la page
des signes s’agitent, s’entrecroisent :
pour les tracer d’un doigt nu, d’un doigt d’air,
tu n’as qu’à dessiner par courbes inlassables
l’arbre du ciel, le mot que tu aimerais dire
se devine, s’illumine en celui de « visage »,
aucune nuit dans l’écho des syllabes.
Pierre Dhainaut, « Prédelle » in Isabelle Lévesque | Pierre Dhainaut, La Grande Année, éditions L’Herbe qui tremble, 2018, page 60.
 Ph. Isabelle Lévesque
in La Grande Année, page 86.
[SI LÉGER… TU COURS]
Si léger,
dans le nom défait de la saison passée,
tu cours.
Plus haut porte ta course,
l’été souffle
sa pente couvre l’horizon orange.
Tant de lettres et de pétales !
Les graminées plus certaines
énoncent l’ombre assignée.
L’hiver reclus,
nous jouons à découvrir avril.
Les coquelicots touchent le ciel.
Isabelle Lévesque, « Ici, aux Andelys » in Isabelle Lévesque | Pierre Dhainaut, La Grande Année, éditions L’Herbe qui tremble, 2018, page 87.

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