[LA FEMME QUI N’EST PAS DANS MA MAISON]
1. La femme qui
n’est pas
dans ma maison
pour y bourdonner comme ruche
celle dont je n’entends
jamais
sonner le pas
galet que retourne la vague
est absence
comme la mer
veillant aux frontières du vide
elle est la femme
qui
n’est pas
au monde.
2. Celle qui m’eût aimé
peut-être
et qui peut-être m’eût haï
a oublié de naître
un jour
et c’est un vide à ma fenêtre
un silence pour mon retour
une absence
comme l’amour
elle est
la femme qui n’est pas
au monde.
3. Celle que j’attendis
en vain
aux seins lourds
à la croupe ronde
et dont parfois je rêve encor
à la fois
brune rousse blonde
avec bientôt des fils d’argent
celle qui
contre moi
s’endort
sans laisser de trace sur ma couche
est absence
comme la mort
elle est la femme qui n’est pas au monde.
Jacques Lovichi, « LAMERLAMOURLAMORT chanson », in Mythologies de haute mer et autres textes, Jacques André éditeur, Collection Poésie XXI n° 40, 2017, pp. 43-44-45.
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