BEAUCOUP DE DON QUICHOTTE
Beaucoup de don Quichotte sont en moi.
Le premier voit de ses propres yeux les doigts d’un second
dessiner la tête d’une femme
sur un mur sorti de l’imagination.
Quand il imagine un cheval, c’est un âne qu’il reçoit,
au lieu du messie un battement d’ailes
de moulins à vent.
Le vent astique les toits des maisons,
la parole coupe le vent.
Le vent claque les volets de la fenêtre où se mire Dulcinée.
Le sang de don Quichotte la dirige
sur les lèvres de don Quichotte :
elle enlève sa robe et s’évanouit
comme un baiser.
Ronny Someck, Le Piano ardent, Éditions Bruno Doucey, Collection Soleil noir, 2017, page 51. Traduit de l’hébreu par Michel Eckhard Elial.
|
Retour au répertoire du numéro de janvier 2018
Retour à l’ index des auteurs
Commentaires
Vous pouvez suivre cette conversation en vous abonnant au flux des commentaires de cette note.