“lentement elle cherche son corps” Ph. Frank Widmann LINARIA Parfum de terre nue. Vingt maisons blotties au creux de la rocaille toutes fenêtres dehors Soir : le ciel sur l’eau appuyé des filles noires, des rires, des chuchotements. La nuit est un monde grand de vingt chambres penchées sur le halo des lampes à pétrole. Une chapelle blanche une vieille en noir y brûle de l’encens. Une taverne des bras d’hommes pèsent sur les tables, lourds de filets et de rames. Ombres immenses jetées sur les murs odeurs de poisson, des rires, des jurons — l’huile vivace court dans les membres, la danse ! lentement elle cherche son corps son âme entre les bris de verre se tend tout à coup et jaillit dans l’or où se mêle le sang harponné. Les voix aussi se cassent les carafes brillent dans les yeux. Quelqu’un regarde au large — tant de nuit pour vingt regards à peine. Lorand Gaspar, Patmos et autres poèmes, Éditions Gallimard [2001], Collection Poésie/Gallimard, n° 390, 2004, pp. 53-55. |
LORAND GASPAR ■ Lorand Gaspar sur Terres de femmes ▼ → [Le jour enflé de fatigue cherche nos failles] (extrait de Sol absolu) → Depuis tant d’années… → Voici des mains → James Sacré, Lorand Gaspar | Dans les yeux d’une femme bédouine qui regarde ■ Voir aussi ▼ → (sur le site de l’IMEC) une notice bio-bibliographique sur Lorand Gaspar |
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