« Tu ne ressens aucune frustration devant […] L’impassibilité de la pierre » Ph., G.AdC APOCALYPSE & CO (extrait) Tu ne rejettes ni ne recherches Le merveilleux, la beauté, l’éblouissement, Tu ne ressens aucune frustration devant L’envol de l’oiseau, L’impassibilité de la pierre Ou le scintillement lointain des étoiles, Tu ne demandes aux dieux Aucun miracle, aucune transfiguration, Tu n’attends de chaque chose comme de toutes Que ce silence par lequel Leurs vertus colorent ton vide et lui donnent Le la secret qui le guide Vers la musique hybride du hasard et de la chair ; Pourquoi cèderais-tu à la manie commune D’ajouter quelque chose À la magie du vide ? Pourquoi t’obstinerais-tu à voir, comme chacun, Sous l’anarchique solidarité Des actes et des signes lointains du hasard, On ne sait quelle blessure ou quel manque infligés À ce corps que tes mots font vibrer Comme un cristal Toujours à deux doigts de se rompre ? Pourquoi refuserais-tu la moindre part de ta force, Le moindre influx De cette vigueur et de cette tendresse aléatoires Qui résonnent déjà en toi et réclament La plus ardente patience ? Pourquoi voudrais-tu apposer à la hâte Les scellés Sur les paroles vacillantes de ton poème ? Christian Monginot, « Une douceur singulière », in Après les jours, Éditions L’herbe qui tremble, 2017, pp. 104-105. Encres de Caroline François-Rubino. |
CHRISTIAN MONGINOT ■ Voir aussi ▼ → (sur le site des éditions L’herbe qui tremble) la page de l’éditeur sur Christian Monginot |
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