[SOUS LE BRUISSEMENT DU SANG]
Sous le bruissement du sang, ce qui parle.
En haut, dans l’éclat terne, le geai bleu
et roux. Laisse entrer le monde, disait-il.
4 novembre 2012
Il se frotte l’œil, regarde tout autour.
Quelque chose en lui s’arrête. Soudain,
il ne voit rien d’autre que ce qu’il voit.
5 novembre 2012
Le goût du café, la danse des mésanges.
Ça se rapproche, dit-il — la lumière entre
et se retire —, c’est presque là.
6 novembre 2012
Vite, pense-t-il, vite. Le jour est bas. Quelqu’un
hurle quelque part. Comment l’entendre ?
Comment ne pas l’entendre ?
8 novembre 2012
Une fois encore — la même — le pouce
blessé, la brume qui refait les couleurs
et le coq aveugle dans le silence de midi.
11 novembre 2012
Ensuite — ensuite ? — une clarté tombée
du haut parmi ailes et feuilles. La terre
pèse un peu plus, dit la voix.
11 novembre 2012
Et maintenant, refaire maintenant : la
main, le ciel, le buisson et la lampe. Les
mots sont des doigts. Ce qui parle ne
dit pas mais montre.
12 novembre 2012
Jacques Ancet, Quelque chose comme un cri, tweets, Éditions Érès, Collection Po&psy in extenso, Toulouse, 2017, s.f. Dessins de Danielle Desnoues.
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