[LAISSONS LES MOTS SOURDRE D’EUX-MÊMES]
Laissons les mots sourdre d’eux-mêmes,
nous mettre en branle, nous guider sans balises
à l’exception, ride après ride,
des reflets du ciel sur les flaques
qui peu à peu respirent, s’éclairent.

Aucun pas ne pèse, ne s’ajoute aux vents,
une plage s’éveille, immense,
et nous nous éveillons : serait-elle
silencieuse, elle agrandit la marche,
aucun pas ne s’y lasse, ne s’y répète.
Nos traces, au gré du sable, ont tout le temps
de ne pas prendre forme, déjà il se soulève,
les répand, les disperse : la voie est libre,
la voie est infinie, le haut et le bas se confondent,
nous l’approuvons d’un même essor.
Pierre Dhainaut | Caroline François-Rubino, Paysage de genèse, 5-6-7, Éditions Voix d’Encre, 2017, s.f.

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