[QUE RESTE-T-IL DES]
Que reste-t-il des. Amours qui n’ont pas su. Durer que reste-t-il. De ces émois dont nous fûmes. Épris et qui n’ont plus. Cours à présent sont-ils. À jamais enfouis ou bien. Laissent-ils dans le cœur. D’infimes résidus dont le poison. Très lentement nous tue.
Rien n’est plus. Incertain que le bruit que l’on. Fait lorsqu’on marche à tâtons dans. L’obscurité et nos pas. N’ont plus la ferme assurance du jour quand. Ils avancent dans l’impermanence aussi. Est-ce pourquoi souvent. On chute sur les genoux mais toujours on demeure. Fiers indéfectibles et dignes. De cette dignité très désinvolte de ceux. Qui vivent à plein régime.
Nous ondoyons en plein. Sous le soleil nous oublions nous chantons nous courrons après. La belle aubaine le sang. Danse dans les veines lentement la carne toutefois. Se flétrit les yeux se perdent dans. La nuit brute le sourire se corrompt fondent les. Ultimes fibres puis la faux âcre enfin. Nous saisit encore inaboutis tout. Suants suffoquant malgré. Notre valeureuse endurance et nous expédie illico à la. Bourbe première.
Christophe Manon, Jours redoutables, éditions Les Inaperçus, 2017, pp. 50-52-53. Photographies de Frédéric D. Oberland.
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