[DANS LA MER ET LE CORPS]
Dans la mer et le corps, il y a l’eau, le minéral, le fer. Les muscles durs de la fatigue, du charbon et de l’or. Quelques fièvres, des froidures, des volcans. Il y a du temps juste pour le plaisir, du temps à perdre et à mourir, le dur désir de durer et les horloges internes, les heures de feu, les instants de glace prête à rompre.
À l’intérieur du corps tremblent les formes du cri de la soie, à l’endroit où la soif nous dénude, et laisse pour seul vêtement la peau des feuilles de mûrier blanc.
Sciences de la mer, dites-moi les mers courtes et longues, les cyclones, les grands frais de mers froides, répondez-moi : est-ce que la mort est une lueur bleue ? Est-ce qu’elle blanchit comme nos cheveux ?
Le corps secoué, tendu à l’endroit de ses masques, s’écartèle entre rythmes contraires, énergies premières et magie du double.
L’appui, l’élan, le point d’appel : tout se réduit à un geste unique.
Est-ce ici l’origine de la nage, de la danse, des éclats de lecture ?
Ici le brandon ? Ici où la première voix brûle ?
Sylvie-E. Saliceti, La Voix de l’eau, I, Éditions de l’Aire, Collection métaphores, Vevey, 2017, pp. 32-33.
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