[LA MER A PITIÉ DE MOI] La mer a pitié de moi, de mon chant solitaire. Elle connaît tout du naufrage et de ses voyageurs. La mer délivre le souvenir et recrache sa voix aux vivants. Des mots sans importance. Le mal n’a pas d’importance ici. C’est un langage obscur. Nos mémoires perdent son origine pour ne pas sombrer. La mer est plus forte que moi. Son cri chasse la tempête. Elle me dit de ne pas m’inquiéter de l’écho. « Tu es l’écho et je suis ton navire » Je me suis couchée sous l’écume et j’ai bu. Enfin je peux dormir. Plus de distance, plus de chemin à parcourir. Demain, j’aurai regagné la terre. Patricia Suescum, L’Étreinte du vide, in L’Étreinte du vide suivi de Je suis la nuit, Rafael de Surtis, 2017, page 25. |
PATRICIA SUESCUM Source ■ Patricia Suescum sur Terres de femmes ▼ → [Viennent ces matins] (poème extrait d’À l’heure où les fauves dorment) ■ Voir aussi ▼ → (sur le site de la revue Possibles, nouvelle série n° 6, mars 2016) trois poèmes inédits de Patricia Suescum |
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