[JE MARCHE SEUL AVEC MON FILS] Je marche seul avec mon fils mon vieux père s’est arrêté en Macédoine a posé là sa fatigue je le portais sur mes épaules si vieux des os déjà pour la terre une très vieille femme très pauvre lui a montré la maison le champ la vache il s’est assis a pleuré Pars mon fils je vais mourir ici je ne te reverrai pas ni ici ni dans une autre vie celle-ci aura tellement limé tout de nous qu’il ne restera rien je suis Énée de Syrie je ne verrai pas mon père dans le séjour des morts il ne déroulera pas pour moi comme Anchise le fit pour Énée de Troie les fastueux destins des dieux je viens pour vivre doucement de Syrie on marche on a son cœur et rien d’autre pour tenir la route Va pour mon petit-fils marche pour lui vers les terres d’Europe nous marchons tous pour nos enfants loin de la guerre Patricia Cottron-Daubigné, « Énée de Syrie, mars 2015-mars 2016 », 3, in Ceux du lointain, L’Amourier Éditions, Collection Fonds Poésie dirigée par Alain Freixe, 2017, pp. 20-21. |
PATRICIA COTTRON-DAUBIGNÉ ■ Patricia Cottron-Daubigné sur Terres de femmes ▼ → Ceux du lointain (lecture d’AP) → Femme broussaille, la très vivante (lecture de Gérard Cartier) → Visage roman (lecture de Sylvie Fabre G.) ■ Voir aussi ▼ → (sur le site des éditions L’Amourier) une fiche bio-bibliographique sur Patricia Cottron-Daubigné → (sur le site des éditions L’Amourier) la fiche de l’éditeur sur Ceux du lointain |
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