[PLUS JAMAIS JE NE REJOINDRAI | L’INTÉRIEUR DE MON VISAGE]
plus jamais je ne rejoindrai
l’intérieur de mon visage
[…]
quelque chose reste dans le fond du rêve
qu’il faudrait enterrer peut-être
les animaux intermittents de l’enfance
de la caresse à la casserole
une sorte de neige recompose le paysage
disparitions inexpliquées
tes enfants et toi sur la pellicule
des copeaux
de quelque chose en mots
sur le bureau
on ne sait plus quoi
au jardin l’enfant marche
s’entremaille dans son nom unique
la forme d’une palpitation
un centre pour la parole
la diffraction d’un amour
ce jour-là son visage était si
simplement vivant (c’est comme un souvenir)
nous étions couchées sur le lit (oreillers
lourds) regardant la télévision
et nous ne cherchions plus les mots ni
ce que nous aurions pu avoir à nous dire
avec l’enfant dans nos branches
ses boucles tièdes sur nos épaules
nous étions comme un très vieil arbre
des feuilles pour hier et des feuilles pour demain
et pourquoi aurait-il fallu
détruire ce monde à coups de question ?
Sereine Berlottier, Au bord, Éditions LansKine, Collection « Poéfilm », 2017, pp. 54-55-56.
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