LES TESSELLES DU JOUR
(extraits)
XXV
Penché sur l’eau je regarde aujourd’hui les pierres elles font un collier à mon ruisseau et luisent comme autant de verreries j’en aime les éclats les couleurs
Quand bruit pour le bonheur de l’ouïe l’eau des cascades je marche jusqu’à la fin du jour
Sans arrêter mes pas sans m’occuper de la pluie je marche et deviens le ruisseau dont je suis le miroir il n’est plus besoin de maison mais un lit est là qui m’attend
XXVI
Faire surface sentir l’air du dehors je suis un monde quand l’autre est là et l’étranger ami
Tu as forcé ma porte et je te force à sentir l’air présent
Nos mots ne seront plus pierres dans nos cœurs-maisons ils sont ces enfants que nous dirons toujours
XXX
Entre l’orée et l’horizon il y a mon personnage : bouche ouverte ivre des syllabes qu’il compte comme autant de gouttes patient vénéfice jamais épuisé de mes textes
Et l’avis unanime des amis quand j’ai voulu partir pour valdemosa non je n’ai pas fermé mes livres oublié mes carnets j’ai même emporté ce qu’il faut pour séduire
Car j’aime les arrivées les bords des lacs où ricochent sur l’eau les pièces du souvenir
XXXIV
L’aube a comblé ton impatience et t’a offert la pluie comme de l’or bleu dans les trous du chemin et cette envie à la rivière d’entrer dans l’eau jusqu’aux genoux !
Puis tu regardes la roche et sens ton inquiétude un pont à traverser voilà ce qu’il te faut plus de regrets de la route bleue quand ton domaine sera nouveau
Et si tu suis la rose des vents tu sauras que tout est vrai mais au bout du chemin il n’y a rien qui t’attend
France Burghelle Rey, « Les Tesselles du jour » in Petite anthologie, Confiance | Patiences | Les Tesselles du jour, Éditions Unicité, 2017, pp. 133-134-138-142.
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