TES NUITS SONT DEVENUES MES JOURS
la poupée voyageant avec moi.
je partirai avec ton amour en bandoulière.
une ardoise magique, même passée et repassée, laissant apparaître des traces.
écrit à l’encre sympathique ne cherche qu’un révélateur pour réapparaître.
c’était venu sans rime ni raison.
je n’ai qu’une vie. je n’ai qu’un ami. je n’ai qu’un je t’aime.
j’espère que tu as bien fait ta chasse au trésor.
ce petit dessin d’un chapeau de fête.
mes journées qui étaient tes nuits.
en me promenant juste dans les rues ou les petits parcs j’ai croisé plusieurs écureuils, un raton laveur et une loutre.
me retrouver à t’envoyer une vraie lettre d’un aéroport.
c’est curieux de t’écrire autre chose que ces messages arrachés à l’urgence et au temps, ces signes qui sont comme des cris, comme des appels, comme des écorchures de l’âme, et d’avoir un espace pour te dire mon amour comme un peu plus tendrement que d’habitude.
te parler toujours dans le silence de ta réponse.
être assujettie à ce rituel de ces mots vers toi.
te dire je t’aime par l’intermédiaire de ces mots écrits qui se poseront sur toi comme des plumes, des flocons, des miettes de vie, si précaires et si nues.
Béatrice Bonhomme, Dialogue avec l’anonyme (textes inédits), 6, in revue littéraire Bleu d’Encre n° 36, Hiver 2016, pp. 17-18. Dossier Béatrice Bonhomme réalisé par Gérard Paris.
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