Image, G.AdC RIEN N’EST JAMAIS PERDU Rien n’est jamais perdu tout entier dans ma vie, aucun été ne sombre à jamais dans la nuit : mon cœur sait rappeler tant d’oiseaux par leur nom — mes vergers ne sont pas livrés à l’abandon. Dans le bois automnal où brûle un mur de feuilles je suis bu par l’œil noir et rond de l’écureuil. Opticien de l’amour, géomètre des larmes, quel monde naît de moi dans son berceau de cils ? La pierre est l’œil fermé de la terre immobile. Dans la prison nocturne où son cristal s’accroît l’éclair de mon regard la revêt de ses armes. À chaque essor du jour mes paupières s’envolent, les grives font leur nid dans mes moindres paroles, une étoile palpite au bout de mes dix doigts. Claude Vigée, Poèmes de l’Été indien [Gallimard, 1957], in L’Homme naît grâce au cri, poèmes choisis (1950-2012), édition établie, présentée et annotée par Anne Mounic, Points Poésie, 2013, page 101. |
CLAUDE VIGÉE (1921-2020) Source ■ Claude Vigée sur Terres de femmes ▼ → L’amandier sous la lune (extrait d’Apprendre la nuit) → Soufflenheim (extrait de Pâque de la parole) ■ Voir aussi ▼ → (sur Esprits Nomades) une page sur Claude Vigée → un site sur Claude Vigée |
Retour au répertoire du numéro de janvier 2017
Retour à l’ index des auteurs
Commentaires
Vous pouvez suivre cette conversation en vous abonnant au flux des commentaires de cette note.