POUR LA POÉSIE
Si je ne perds pas mes forces,
Si je puis dire quelque chose,
C’est que tu es ma volonté et ma force.
Là est le sens de mon chant,
Là est l’accusation de mes mots
Et le simple secret de mon être.
Tu conduis mon âme
Par la mer et la terre,
Les plantes et les bêtes.
Tu me protèges des balles,
Juillet tu me le ramènes,
À la place des décembres éternels.
Tu cherches le bon passage,
Tu portes l’eau fraîche
À ma bouche toute sèche.
À toi je suis lié
Par toi irradié,
Je vais sans peur dans les ténèbres.
Varlam Chalamov, Cahiers de la Kolyma et autres poèmes, nouvelle édition augmentée de 34 poèmes inédits en français, Éditions Les Lettres Nouvelles-Maurice Nadeau, 2016, page 78. Traduits du russe par Christian Mouze.
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