SIKOLTÓ UTAK
Csillagtalan éjszakák rázzák a fákat
egyre sötétebb szemem és az esték
kitágulnak lucskos levelek
csapódnak lucskos homlokomra
elveszve futok síneken és lengő drótokon
sikoltó utak fonódnak elém lágy
ködök fehérítik dermedtre a mezőket
reggelre hűvös hó hull távoli
úszó hegyek mögé süllyedt az ősz
rokkant és csöndes lesz a város
messze vagy messze mint a nyár
arcok sorompók vetődnek közénk
ablakod sötét üvegeire festi
ezüst emlékeit a szél
DES ROUTES HURLANTES
Des nuits sans étoiles secouent les arbres
mon œil est de plus en plus noir et les soirées
se dilatent des feuilles poisseuses
frappent mon front luisant
égarée je cours sur des rails et des fils qui se balancent
des routes hurlantes s’entrelacent devant moi
les brouillards cotonneux blanchissent les champs gelés
au matin la neige fraîche tombe au-delà
des montagnes flottantes l’automne disparaît
la ville devient prostrée et silencieuse
tu es loin aussi loin que l’été
des visages et des barrières s’interposent entre nous
et sur les vitres sombres de ta fenêtre
le vent peint ses souvenirs argentés
Agota Kristof, Clous, poèmes hongrois et français, Éditions Zoé, CH-1227 Carouge-Genève, 2016, pp. 140-141. Traduit par Maria Maïlat.
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