[JE SAIS QUE PARFOIS LA FLAMME VACILLE]
Je sais que parfois la flamme vacille. C’est le seuil du soupirail.
Tous les vacillements ne sont pas des découpes sur un jour décliné.
À l’intérieur des yeux très vieux, une clarté semble faire appel d’air,
elle se déplace sur des éclats de comètes. C’est pourquoi je
préfèrerais qu’il n’y ait pas d’avions dans le ciel.
Quelque chose comme le crâne très dur d’un rhinocéros
attarde les doigts sur le contact des barrages hydroélectriques.
Faire partie du monde qui va à sa perte en prenant le temps de plier
les drapeaux, décorseter les semences, monter sur le ring de la pluie
(pour le rebours des tambours et la liquidation des querelles).
Au temps des neiges invariables : l’offrande des torches.
Laisser le vent rappeler l’étincelante poussière.
Je sais que si on avait pu faire autrement, on aurait choisi les mêmes
couleurs.
Sandrine Cnudde, Habiter l’aube, Tarabuste, 2016, page 29. Treize photographies de l’auteur.
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