[JE NE SAIS QUE FAIRE DE L’UNIVERS]
Je ne sais que faire
de l’univers, où la Terre,
ce jouet mien
n’est plus adapté
à mon âge.
Depuis des années
je joue avec,
il a mangé les ossements
de mes grands-pères
et c’est cette impression,
peut-être, qui me rend
le jardin du rêve,
et me donne
assez de mélancolie
pour me sentir humaine.
Vous savez,
un préjugé suffit
à engendrer la vie,
mais un seul obstacle
et l’intrigue se trame,
puis l’incident,
sa multiplication crée
l’histoire,
et s’engendrent
les frontières, langues
et nations
qui entretiennent des guerres.
Et moi je perds ma faculté
de communiquer,
le plaisir de simplement
rayonner avec le commun
des humains…
Mimoza Ahmeti, L’Aéroport du cœur, poème choisi et traduit de l’albanais par Élisabeth Chabuel, Éditions imprévues, Collection « Accordéons », 2015, pp. 2-3. |
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