[DANS LA LUMIÈRE BLANCHE] Dans la lumière blanche nuée d’arbres où s’échouent tous les bateaux [S. A. H.] Traînée d’oiseaux moqueurs sur la langue de l’aube Une saison déchirée par l’aridité du roc sur l’horizon [I. L.] De toi je mords la part de temps et ce qu’il te reste de nuit Étire ton amour rugueux jusqu’au sel qui chemine dans les anfractuosités de l’air abris de coquillages échos de mon désir Finie l’Euphrate comme le souvenir de mon père dans une fiole emplie de dunes L’oiseau du balcon qui donnait sur le néant n’est pas revenu de la guerre Tu t’échappes sans cesse Tentative de crier lorsqu’une voile essaye de te retenir Mes écrits s’égouttent à ton départ et mes empreintes s’attardent sur tes jours brisés Sautons à cloche-pied Sur l’étrangeté d’un destin Où chaque tragédie Fait éclore un bonheur Je presse ta poitrine au souvenir d’une blessure Elle sourd de ma langueur sous l’œil goguenard des mouettes C’est toujours de la même citadelle qu’il faut s’échapper embrasser l’autre rive L’amour lui-même ne suffit plus ainsi que cette blessure qui s’efface en silence dans ton rêve Des hommes traversent le pont ma pensée s’évade comme un cheval sous le poids d’un mirage et me voilà déjà en toi Serai-je la foudre ou cette infime lueur qui s’échappe de la page ? |
SALAH AL HAMDANI Ph. Helmut Schneese ■ Salah Al Hamdani sur Terres de femmes ▼ → Bagdad, désespérément (extrait de Rebâtir les jours) → Le début des mots (extrait de Bagdad mon amour) → Saison du sel
|
Retour au répertoire du numéro de mai 2016
Retour à l’ index des auteurs
Commentaires
Vous pouvez suivre cette conversation en vous abonnant au flux des commentaires de cette note.