DANZERANNO GLI INSETTI, VI
(extrait)
Quando nulla ti è dovuto e non sai come
conosci il cerchio nero che ti assedia chiedi
quale strano progetto ha preso i tuoi occhi
per riempirli di colore giallo ocra e rosso
senti il passo della libella lo sfregare delle antenne
la resa in volo desiderio del maschio sul filo d’erba
e l’aria che sposta la curva il segmento che unisce
trovarsi dal nulla negli occhi del nostro calvo inverno.
*
Ascolta padre gli occhi negli occhi del padre
non puoi sbagliare le parole verranno semplici
i piedi bianchi e nudi leggeri alla tua bocca
con petali parola bianchi che usciranno
dalla tua bocca padre, si poseranno sui miei occhi
rosso stanco, sporcali di giallo ocra e il verde
della libella sul filo d’erba si guarda nell’acqua
gioca nei cerchi scolorano i tuoi occhi.
*
Sento il tempo e la testa nel ritmo il tamburo
i colpi nel muro e il fosso l’ora in cui mi arruolo
non ho nastrini sulla divisa sia chiaro
una linea di gambe e braccia senza radici per stare
avvolti le foglie del calvo inverno cerchiamo
(sotto la coltre di terra, stesi)
Sonia Lambertini, Danzeranno gli insetti, Marco Saya Edizioni, Collana Poesiaoggi, N. 32, Milano, 2016, pp. 40-41-42. Prefazione di Mario Fresa.
Quand rien ne t’est dû et tu ne sais comment
tu connais le cercle noir qui te hante tu demandes
quel étrange projet a pris tes yeux
pour les emplir de couleur jaune ocre et rouge
tu sens le souffle de la libelle le frottement des antennes
la chute en vol désir du mâle sur le fil d’herbe
et l’air qui déplace la courbe le segment qui unit
passer de rien aux yeux de notre hiver chauve
*
Écoute père les yeux dans les yeux du père
tu ne peux ployer les mots viendront simples
les pieds blancs et nus légers à ta bouche
avec des pétales mot blancs qui sortiront
de ta bouche père, ils se poseront sur mes yeux
rouge fatigué, salis-les de jaune ocre et le vert
de la libelle sur le fil d’herbe se regarde dans l’eau
joue dans les cercles tes yeux décolorent.
*
Je sens le temps et la tête dans le rythme le tambour
les coups dans le mur et la fosse l’heure où je m’enrôle
je n’ai pas de ruban sur l’uniforme je l’affirme
une ligne de jambes et de bras sans racines pour rester
enveloppés les feuilles de l’hiver chauve nous cherchons
(sous la chape de terre, étendus)
Traduit de l’italien par Silvia Guzzi
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SONIA LAMBERTINI
Ph. ©Pier Francesco De Iulio
Née à Terracina (Latium) en décembre 1967, Sonia Lambertini vit à Ferrare. Elle est licenciée en Sciences de l’Éducation. Ses poèmes ont paru à de nombreuses reprises dans des anthologies, revues, blogs et sites littéraires en ligne. Certains poèmes ont été publiés dans la revue La Clessidra (n. 1, 2015) et d’autres textes dans la revue Illustrati (Logos Edizioni), dans la rubrique « Poemata », dans le catalogue d’art Chi non si maschera? ( dir. Associazione Liberi Incisori, Bologne, 2014), et dans le catalogue Menzogna de l’artiste Raffaele Fiorella (Pietre Vive Editore, 2015).
■ Voir aussi ▼
→ le blog de Sonia Lambertini
→ (sur Traductions.it, le site de Silvia Guzzi) d’autres poèmes de Sonia Lambertini traduits en français par Silvia Guzzi : (Sul ramo del ciliegio) (Il maledetto vizio ) (Provvisoria io ) (Certi giorni) (Ho perso il filo che ho nascosto in tasca)
→ (sur Terre à ciel) cinq poèmes extraits de Danzeranno gli insetti (traduits par Silvia Guzzi) suivis d’une note de lecture par Giacomo Cerrai
→ (sur Traductions.it) « Un hiver chauve », note critique de Giulio Maffii autour de trois poèmes inédits de Sonia Lambertini
→ (sur Poesiaoggi) une recension (en italien) de Danzeranno gli insetti par Elio Grasso
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