Ph., G.AdC
[ON VOUDRAIT PARTAGER SANS PAROLE]
On voudrait partager sans parole
quelques cailloux
quelques talus
un rêve à l’endroit
un rêve à l’envers
la lumière vorace
la lumière déçue
Plus tard, bien plus tard
nous conviendrons de descendre
dans les mines d’or, de rubis
de lapis lazuli
nous rendrons la terre moins désinvolte
plus précieuse
De l’autre côté du fleuve
il abandonne aux rives
ses bagages de mots
Comment y accéder
Avant l’inondation ?
On l’a perdu de vue
On cherchera l’empreinte
de sa silhouette
on épiera
le froissement de son passage
Il s’est encore posté
au bord de l’univers
Par où passer pour le rejoindre ?
Je ne peux trouver trace
de ses sentiers
sur ma carte routière
Mais voudrait-il qu’on le rejoigne ?
Sa solitude est intouchable
Marie-Ange Sebasti, La Connivence du marchand de couleurs, Jacques André Éditeur, Collection Poésie XXI n° 36, 2016, pp. 46-47-48-49-50-51.

|
Retour au répertoire du numéro d’avril 2016
Retour à l’ index des auteurs
Commentaires