HOSPITAL PICTURES N°1 - THE ABERDONIAN
A soldier looked at me with blue-hawk eyes,
With kindly glances sorrow had made wise
And till all I’d ever read in books
Melted to ashes in his burning looks.
And poets I’d despise and craft of pen
If, while he told his coloured wander-tales
Of Glasgow, Ypres, sea mist, spouting whales,
(Alive past words or power of writing men)
My heart had not exulted in his brave
Air of the wild woodland and sea-wave.
Or if, with each new sentence from his tongue
My high-triumphing spirit had not sung
As in some April when the world was young.
1919, War’s Embers
PORTRAIT D’HÔPITAL N°1 — L’HOMME D’ABERDEEN
De ses yeux bleus de faucon, un soldat m’a lancé
De doux regards assagis par la peine :
Et tout ce que j’ai lu dans les livres
S’est consumé dans ses regards ardents.
J’aurais honni les poètes et leur plume,
Si, quand il disait ses voyages multicolores
De Glasgow et d’Ypres, la mer brumeuse, les baleines écumantes
(Encore plus vivants que ceux des poètes)
Mon cœur ne s’était pas réjoui à son air
Brave, venu des forêts sauvages et des vagues,
Ou si, à chaque parole nouvelle,
Mon âme triomphante n’avait pas chanté,
Comme en un avril où la terre était encore jeune.
Ivor Gurney, Ne retiens que cela (poèmes de guerre) [War’s Embers, London, Sidgwick and Jackson, 1919], Alidades, collection ‘bilingues’, 74500 Évian-les-Bains, 2016, pp. 24-25. Poèmes choisis, présentés et traduits de l’anglais par Sarah Montin.
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