Ph. angelepaoli
[J’AI AIMÉ MA MÈRE]
J’ai aimé ma mère j’ai embrassé son destin
Comme un fils comme un mendiant
Qui priait en secret les dieux d’allonger
Ses jours à proportion des miens. Je l’aime
Comme un exilé saisi par la douleur d’espérer
Les vœux qu’on remise à peine nés
Au fond d’un cœur taillé pour le bonheur.
Au sort, ma mère présentait des comptes
Sans envier personne ni même la lune
Ni même le soleil elle qui était
Courageuse sans être mère courage.
Je pleurais en la voyant si sereine
Moi que tourmentaient les pressentiments
En cette zone de l’être où naît un cœur de poète
Nimrod, « Ciels errants, II » in Sur les berges du Chari, district nord de la beauté, Éditions Bruno Doucey, Collection « L'autre langue », 2016, page 29.

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