LIED, II
(extrait)
Dyonisos 1 : matinale
La légèreté
des cascades dégorgeant
de leur source, lé-
gèreté de l’homme,
mais plus légère la danse
des mailles de l’eau
aérienne, aimant
la pesanteur s’en défaire,
allégée de sa
chute, d’un bond haute
à ses échelles d’aube, aux
drisses d’ipomées
voile hissée de
la légèreté liquide
vibrante aux manœuvres
2 : méridienne
Le torrent qui danse
le scintillant qu’un coude
du roc emprisonne,
truite contre la
pierre noire, une impatience
frémit, étincelle,
bondit jusqu’au noir
miroir, tain de granit comme
un lait de violettes
où sombre la rose
de midi dans la touffeur
du jour pourrissant___
remonter aux sources
d’ondoiements frais de l’incom-
mencement de tout !
3 : nocturne
Je lève les yeux,
des mers lumineuses roulent
là-haut,___ silence
___nuit,___fracas
mortellement silencieux,
scintillante lente-
ment jusqu’à moi une
constellation descend,
j’épelle des signes,
___nécessité,
je t’aime,___ éternité,
je serai ton oui,
tu ne grondes plus,
un retable pur, je t’aime
___éternité
Antoine Raybaud, « Lied, II » in Stimmen, Arfuyen, Collection Les Cahiers d’Arfuyen, volume 227, 2016, pp. 72-73-74. Préface de Salah Stétié. Postface de Jean-Claude Mathieu.

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