TU JETTES L’ANCRE
Au fil de l’eau le vent soupire, toi.
Dans ton sommeil mon tramail prend à
son piège les pensées égarées, les bancs de poissons de l’âme
sur le drap il reste le coquillage de tes formes,
musique résonnante. Ici ta main touche
les roseaux de la rive, une guipure de mousse
dérivante, le tombeau d’une souche noyée,
et vite tu souffles une vague coiffée d’écume.
Le gris, l’or, le brun. Ces couleurs
qui font luire ton corps. Tu ouvres encore
tes yeux vers le matin, mais sans le savoir
tu jettes l’ancre dans la vase profonde.
Pentti Holappa, Locataire Ici-Bas, 1983 in Les Mots longs, Poèmes 1950-2003, Éditions Gallimard, Collection Poésie/Gallimard, 1997 ; édition augmentée 2006, page 82. Traduit du finnois par Gabriel Rebourcet.
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