TORILD WARDENÆR Source “Jeg forsøker å skrive verden frem, intet mindre enn verden.” (Mens Higgsbosonet gnager, 2011) « J’essaie de faire apparaître le monde en l’écrivant, rien de moins que le monde. » Torild Wardenær est née le 30 novembre 1951 à Stavanger, petite ville portuaire du sud de la Norvège, où elle réside encore à ce jour. Son entrée en poésie est inaugurée en 1994 avec la publication du recueil I Pionértiden (« Au temps des pionniers »), auquel fait bientôt suite Null komma to lux (« Zéro virgule deux lux », 1995), Houdini til minne (« En mémoire de Houdini », 1997), Døgndrift (« Dérive des jours et des nuits », 1998). Non moins riche est la dernière décennie, avec Titanporten (« La Porte du Titan », 2001), Paradiseffekten (« L’Effet de Paradis », 2004), psi (2007), Mens Higgsbosonet gnager (mot à mot « Tandis que ronge le boson de Higgs », janvier 2011), Passord : Kairos (« Mot de passe : Kairos », 2013), tous encore inédits en France, à l’exception de quelques textes parus dans des revues. Certains de ses poèmes ont fait partie de diverses performances et expositions de land art. Son œuvre a été couronnée en Scandinavie par plusieurs prix de poésie prestigieux. Les titres de ses recueils disent assez le vif intérêt de Torild Wardenær pour l’exploration inlassable des mythologies comme des sciences dites exactes – domaine au demeurant rarement perçu comme « poétique » – voyages dont elle revient riche d’inépuisables tensions entre le monde physique et l’univers métaphysique. Sorcière à la chevelure « comme une meule de foin », aux rotules « pleines de sérum et d’argent », elle va et vient dans un temps « entre l’enfance et le royaume de Dieu », reçoit de l’au-delà des recettes de vie drolatiques, avale les étoiles « crues », et fait assez confiance à « la toute-puissance du langage » pour haranguer des foules rétives et écrire en secret à Guillaume Apollinaire. Sourcière secourue par sa seule intuition, elle ne s’interdit aucune époque ni aucune géographie, pourvu qu’elle y déniche des eaux vivaces, des oiseaux bavards, des éclosions inédites, de quoi nous convaincre enfin que science et poésie sont également spéculatives, et donc étrangement spéculaires. (notice d’Anne-Marie Soulier) |
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