16.
“
Such women are dangerous
to the order of things”
and
yes, we will be dangerous
to ourselves
groping through spines of nightmare
(
datura tangling with a simpler herb)
because the line dividing
lucidity from darkness
is yet to be marked out
Isolation, the dream
of the frontier woman
levelling her rifle along
the homestead fence
still snares our pride
— a suicidal leaf
laid under the burning-glass
in the sun’s eye
Any woman’s death diminishes me.
D’UNE VIEILLE MAISON EN AMÉRIQUE
16.
«
De telles femmes sont dangereuses
pour l’ordre des choses »
et bien
oui, nous serons dangereuses
à nous-mêmes
avançant à tâtons parmi les épines du cauchemar
(
datura s’enchevêtrant à une herbe simple)
car la ligne séparant
la lucidité des ténèbres
est encore à tracer
Isolement, le rêve
de la femme de la frontière
mettant en joue sa carabine derrière
la clôture de la ferme
piège encore notre vanité
— une feuille suicidaire
s’étend sous le verre brûlant
de l’œil du soleil
La mort de toute femme me diminue.
Adrienne Rich, Poems Selected and New, 1954-1974, Norton, New York City (NY), 1966 ; 1974, in Women, Une anthologie de la poésie féminine américaine du XXe siècle, Le Temps des cerises, 2014, pp. 182-183. Poèmes traduits, choisis et présentés par Olivier Apert.
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