il n’y aura que des ombres bleues Ph., G.AdC [POURQUOI VOUS RETROUVER EN NOS MENSONGES] Pourquoi vous retrouver en nos mensonges, j’aspire à de belles grappes de raisin de soleil brûlé, tout cela sera sans vous ni aux jardins ni jusqu’à l’aube à six heures du matin, ni piano, mémoire, il n’y aura que des ombres bleues, des cartes battues en un jeu hors saison. Quelle valise ton film, il sera huit heures et demi et tu n’oublieras rien. Je ne pourrai te dire au revoir, ni pardon. Le train était froid et d’absence. Une barque, tu souriais, tes gants blancs et nous brûlerons le tout. Ta main blanche, emportée où, depuis plus de vingt-cinq ans de silence, je voudrais te voir quelques heures. La lune, besoin de mots d’autrefois, tu ne pourras répondre, de nos enfances cela ne nous amusera plus. Cette nuit sans sommeil je t’écoute me raconter des histoires de morte-vivante dont je ne parviens pas à taire l’écho. Deux ou trois jours à voyager, déjà ne savons plus d’où nous venons. Peut-être es-tu là parmi les autres qui demandaient par quel train elle arrivait. Daphné Bitchatch, Des vergers comme la mer, Les Éditions Derrière la Salle de bains, 2015, s.f. Image couverture de Gilles Berquet. Source |
DAPHNÉ BITCHATCH ■ Daphné Bitchatch sur Terres de femmes ▼ → Des lettres vers là-bas ■ Voir aussi ▼ → (sur Africultures) une notice biographique sur Daphné Bitchatch → le site des éditions Derrière la Salle de bains → (sur YouTube) Daphné Bitchatch dans son atelier (Paris, 2012) |
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