LE SILENCE DES PIERRES À Gabrielle Althen Que cherches-tu sous la lumière franche sinon ce ruisseau d’ombre qui s’anime entre les branches comme un bouquet de voix venues de l’arrière-pays de l’enfance ? Radieuses, les feuilles persistantes ont leur secret qui monte des racines avant de se changer en cette frêle clarté tremblante au bout des tiges. Dès lors le mystère grandit où s’abandonne le jour avec ses multiples visages. Ainsi viennent les mots que l’inquiétude assemble quand la nuit que tu croyais immobile au chevet des ombres fugitives, inonde les sillons où se presse le silence des pierres. À peine une syllabe pour allumer le feu qui mûrit sous la cendre, gardienne du sommeil, accordant son éclat au gravier des rivières. Rien ne s’offre qui n’ait gagné le large avec le premier mot lancé dans le bruit du ressac où s’égrène en secret, d’une voix libre, la promesse de l’inconnu qui prend la forme d’une pierre qu’on tourne entre ses doigts. Alain Fabre-Catalan in revue Phœnix, cahiers littéraires internationaux, Printemps 2015, n° 17, page 79. |
ALAIN FABRE-CATALAN ■ Alain Fabre-Catalan sur Terres de femmes ▼ → [À l’orée des branches basses] ■ Voir aussi ▼ → (sur Recours au poème) une page consacrée à Alain Fabre-Catalan (notice bio-bibliographique + 5 poèmes) → Demeure nomade, le blog d’Alain-Fabre-Catalan → le site de la Revue Alsacienne de Littérature, créé par Alain Fabre-Catalan |
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