[PEUT-ÊTRE] peut-être est-ce le cœur secret des choses qui nous hante ombreuse cavité tout au fond de nos gorges une feuille de pluie nos chevilles mouillées peut-être et les doux chuchotis de nos chagrins tombés dans l’herbe un autre regard renard au ras on se coulerait mi-clos sur le dos de nos lits on habiterait le temps de nos gémirs jusqu’aux soleils écartelés jusqu’aux bouches qui flambent on irait affamés sept lieues de bottes et lâcher alors elle dit mon corps est un matin levé dans l’or du jour ton vêtement s’est assoupi une fleur a poussé dans le pli du tissu une rose un verger sept lieux pour l’envie d’un désir Mira Wladir, Luisance, L’Atelier du Grand Tétras, Collection Glyphes, 25210 Mont-de-Laval, 2015, pp. 27-28-29. Avec 4 dessins de Véronique Dietrich. |
MIRA WLADIR D'après une photo de Claude Labarre (Bazoches-du-Morvan, 8 juillet 2012) Source De père russe et de mère mongole, Mira Wladir est née à Leningrad en 1959. Après avoir vécu en Afrique noire et en Turquie pendant près de 10 ans, puis dans diverses régions de France, elle s’est installée près de Besançon (Doubs) où elle pratique simultanément écriture poétique, recherches philosophiques et équitation française de dressage. Outre Luisance (2015) et La Soldanelle et le Cheval (2017) publiés à L’Atelier du Grand Tétras, elle a publié cinq recueils aux éditions suisses Empreintes : Solaire intifada (2008), L’Exil des renards (2011), Clinamen (2013), L’Invention de la légèreté (2015), Sous la fourrure du monde (2019), et un recueil aux éditions belges L’Arbre à paroles (Équilibres équestres, Collection Résidences, 2014). Elle a aussi coécrit avec Jacques Moulin Entre (éditions Le Miel de l’Ours, 2013). Plusieurs de ses textes poétiques ont aussi paru en revues, dont la Revue des Belles-Lettres, la revue Contre-allées et la revue Verso. « Elle marche, elle avance, elle écarte les broussailles, la poésie de Mira Wladir. Et elle capte l’imaginaire. […] On y trouve de l’incantation douce, celle que l’on murmure par-devers soi, tout au long de l’enfance, sur des rythmes entêtants. Comme emporté dans une ronde, une farandole, on escalade les chemins et les vers qui basculent d’un coup dans le silence, syncopes étranges qui font retenir le souffle. Mira Wladir envisage les fuites possibles, laisse venir la douleur. [...] On sent l’été et les herbes. Le désir. Et l’on reprend la marche, à travers villes, à travers champs. Il s’agit peut-être de goûter l’exil, de soi-même, de son corps, des corps perdus. Et de vivre » (Lisbeth Koutchoumoff).[Source] ■ Mira Wladir sur Terres de femmes ▼ → [aux abords des bois](poème extrait de L’Exil des renards) → [ce qui fut dérobé](poème extrait d’Équilibres équestres) → [corps éparpillé](poème extrait de L’Invention de la légèreté) → [mon corps est une femme](poème extrait de la revue Contre-Allées) ■ Voir aussi ▼ → (sur le site de l’Atelier du Grand Tétras) la fiche de l’éditeur sur Luisance |
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