Collage diptyque, G.AdC POULS IMAGINAIRE Le triangle des cris d’oiseaux, un portail ouvert. Entrer nu dans le monde, le quitter nu. Le corps de mon père est parti, incinéré et éloigné de la surface de la terre. Un pouls gravé dans des pierres et des routes qui avancent en se ramifiant. Nous ne partageons pas la mort ― mais mon père est dans mes pensées comme toujours, il continue à recevoir des factures et des lettres. Les meubles sont là où ils ont toujours été, les objets sont toujours « les siens » : les vêtements (encore imprégnés de son parfum), les chaussures (avec les contours de ses doigts de pied), les boutons de manchette, la montre, les livres, le coupe-papier, les lunettes, l’étui avec la rose, l’étui avec la rose. Quand on ouvre les tiroirs du bureau ils sont remplis de lumière perdue. Le monde reste là, même après le départ de mon père. Écriture de cendres. Journées de cendres. Floraisons de cendres. Résonance claire. Le monde existe. Pia Tafdrup, Les Chevaux de Tarkovski, Éditions Unes, 2015, pp. 92-93. Traduit du danois par Janine et Karl Poulsen. |
PIA TAFDRUP Source ■ Pia Tafdrup sur Terres de femmes ▼ → Baptême (poème extrait de La Forêt de cristal) → Flamme de coquelicot (poème extrait du Soleil de la salamandre) ■ Voir aussi ▼ → le site de Pia Tafdrup |
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