Ph., G.AdC [DEPUIS QUE LE DÉSERT EST ARRIVÉ DEVANT MA PORTE] Depuis que le désert est arrivé devant ma porte chargée de myrrhe et de questions Et que la pluie a enfin trouvé assez de consistance pour répondre à mon visage, Tu es partie, avec des rires autour du cou. Maintenant, le petit jour se lève, pâle comme le couteau et le visage de l’assassin, Perdu entre les siècles et les distances. Il faut se réveiller, sauter du lit, plonger les yeux dans le bassin de la lumière. Je bouge, appartenant au chœur des choses, serviteur des tables et des meubles, responsable des portes battantes, gardien du déluge qui monte entre le lit et le fauteuil. J’ai accueilli les mots trop grands pour ma mémoire. Des abîmes naissent sous mes pas. Au sein du jour, je me jette à la fenêtre pour qu’elle saigne. Jean Malrieu in Pierre Dhainaut, Jean Malrieu, Éditions des Vanneaux, Collection Présence de la poésie dirigée par Cécile Odartchenko, 2007, page 106. |
JEAN MALRIEU Image, G.AdC ■ Jean Malrieu sur Terres de femmes ▼ → 21 juillet 1955 | Jean Malrieu, Lettre à Jean-Noël Agostini ■ Voir aussi ▼ → (sur le site de la revue Possibles, n° 23, août 2017) trois poèmes de Jean Malrieu → (sur Esprits nomades) plusieurs pages consacrées à Jean Malrieu |
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